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Actuellement, la part de la production alimentaire perdue entre la récolte et la consommation s'élève à 33% moyennant un gaspillage alimentaire de 25 Kg/an/personne pour un total de 18 000 000t/an de biodéchets ménagers à 90% incinérés ou enfouis ; en face, 10% de la population française a recours à l'aide alimentaire tandis que 57% des produits agricoles bruts sont importés.

 

Valoriser sur place ces biodéchets en compost afin d'amender les sols favorisera la production maraîchère déodatienne qui ne représente, pour l'heure, que 0,9% des ses activités agricoles. Cela supplantera, de surcroît, les importations d'engrais synthétiques, énergivores, coûteux, et tributaires de ressources minières non renouvelables et non disponibles en France (phosphore et potasse), en sus de rappatrier de l'activité sur un territoire au chômage notable. L’agriculture intensive et la surexploitation des sols ont participé à leur appauvrissement d'où un réel besoin d'amendements organiques naturels que les biodéchets peuvent en partie combler, sachant qu'ils sont théoriquement les déchets les plus rentables à collecter, du fait de leur densité élevée et des grandes quantités produites, d'où possibilités d'optimisations en termes de moyen.

 

La collecte séparée des biodéchets, encore peu pratiquée en France, permet la confection de composts de qualité. D'une durée de 6 à 8 mois, le compostage peut être réalisé à l’air libre ou dans une enceinte fermée, avec ou sans aération forcée par insufflation ou soufflage puis le compost est généralement criblé. 

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L’intérêt pour les sols se situe dans l’augmentation de leur teneur en matière organique, laquelle permet leur préservation et fertilité physique, chimique et biologique, en sus d'un stockage accru de carbone. Le compost peut remplacer l’utilisation de la tourbe dans la composition des terreaux horticoles, sachant que les tourbières constituent une ressource limitée qu’il convient de préserver pour ses différentes fonctions naturelles. Quant au phosphate contenu dans le compost, il présente l’avantage d’être rapidement disponible pour les plantes constituant ainsi une alternative efficace pour réduire la dépendance agricole au phosphate fossile. 

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Ces matières organiques augmentent le pH du sol et retiennent l'eau en jouant le rôle d'éponge : plus les apports sont importants, plus cette rétention est favorisée, tout comme les éléments minéraux qu'elles fixent davantage que les argiles. Apporter régulièrement des matières organiques, même grossières, permet de freiner la compaction empêchant les racines et l'eau de pénétrer le sol, ces matières rendent ainsi la terre plus facile à travailler car plus légère, diminuant l'usure des outils et la consommation de carburant. Les terres plus riches en matières organiques se ressuient plus rapidement, et par conséquent se réchauffent plus vite au printemps, du fait aussi de leur couleur sombre. Enfin, certains polluants organiques ou minéraux peuvent s'y fixer, diminuant leur propre mobilité et donc leur transfert vers les plantes ou vers le sous-sol.

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L'activité des macro-organismes (vers de terre) et celle des micro-organismes (bactéries & champignons) jouent différents rôles positifs dans les terres agricoles : amélioration de l’aération, du drainage, concentration en éléments minéraux dans leurs excréments, minéralisation de l’azote, solubilisation du phosphore, amélioration de la nutrition des plantes par la mise en place de symbioses bactérie-plantes et par la présence d'éléments fertilisants contennus dans les déchets organiques (N, P, K, Ca, Mg, S). Les composts peuvent, suivant leur qualité microbiologique, influencer directement la santé des plantes par l’action des microorganismes antagonistes qu’ils contiennent : mécanismes non négligeables en maraîchage et en pépinières du fait des quantités importantes de composts couramment utilisés.

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Conserver sur place une source vitale de NPK (Azote, Phosphore, Potassium), d’eau... dans un compost local augmentera la part de carbone dans les sols, et par là même leur fertilité et leur capacité de rétention d’eau, favorisant ainsi une végétation abondante et robuste, au bénéfice des déodatiens.

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