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Bokashi ou "matière fermentée"

 

Le compostage Bokashi est en réalité un processus de fermentation, pas un processus de compostage. Le Bokashi est une forme de compostage qui peut être réalisé à n'importe quelle échelle et utilise un groupe spécifique de microbes (EM) en utilisant un support sec tel qu'une source de carbone inoculée (ici, le son de blé) ou une forme liquide via un spray microbien (EM activé) pour fermenter de manière anaérobie la matière organique, ce qui donne un produit fini qui peut être rapidement digéré par le biote du sol.

Le processus ne nécessite pas de mélange rationné de verts et de bruns et ne génère pas de chaleur ni de gaz à effet de serre, et tous les sous produits sont contenus dans un système fermé afin que les nutriments ne soient pas perdus lors du processus de compostage. Le système étant fermé, l'utilisateur n'a pas à retourner régulièrement les déchets organiques, et à se soucier des problèmes d'insectes ou de rongeurs, ni des odeurs désagréables émanant d'un tas de déchets de cuisine acceptant tous types de déchets alimentaires, y compris la viande, le fromage, les produits laitiers, et le pain.


Le produit fini regorge de micro-organismes bénéfiques et est beaucoup plus rapide que le compostage traditionnel. Tous les systèmes bokashi doivent être capables de faire deux choses principales, quelle que soit leur taille : drainer les liquides en excès du système et maintenir des conditions anaérobies au sein du système. Si ces deux conditions sont remplies, il est possible de fermenter une livre ou dix mille livres de déchets en utilisant le même procédé.

 

Que sont les EM? 

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Les EM constituent une culture mixte de microorganismes efficaces d’origine naturelle, sans manipulation génétique et physiologiquement compatibles les uns avec les autres. Au sein des principaux groupes présents se trouvent des bactéries photosynthétiques, des bactéries acido lactiques, des actinomycètes, des levures et des champignons décomposeurs. Ces différents groupes de microorganismes réalisent chacun différentes fonctions complémentaires, permettant la synthèse de substances qui favorisent la croissance et le développement des plantes, entre autres propriétés. 

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Origine de la technologie des EM 

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La technologie des EM (Effectives Microorganisms) a surgi, dans les années 80, des recherches menées par le Dr. Teruo Higa,professeur d’horticulture de l’Université de Ryukyus à Okinowa (Japon). Né en 1941, originaire d’une famille modeste, Teruo Higa travaille dans les champs dès l’âge de 11 ans, avec ses frères et sœurs. Témoin des difficultés de la vie paysanne, il souhaite contribuer à améliorer les conditions de vie dans les campagnes et s’enthousiasme, comme beaucoup à cette époque, avec les découvertes de la « révolution verte » : pesticides, herbicides, engrais chimiques, monocultures et mécanisation à outrance … Au bout d’un certain temps, par son travail au sein de divers projets agricoles dans lesquels sont utilisées de grandes quantités de produits chimiques, il commence cependant à avoir des problèmes de santé : il commence à sentir une grande faiblesse, accompagnée d’éruptions cutanées et d’allergies. Il refuse tout d’abord d’établir une relation entre ces symptômes et les produits chimiques auxquels il est exposé quotidiennement et massivement, car dans les années 70 beaucoup pensent qu’ils ne présentent aucun danger. Il finit pourtant par se rendre à l’évidence que l’usage de produits chimiques est non seulement mauvais pour la santé humaine, mais aussi pour le sol et même pour les cultures, et commence à remettre en cause la viabilité du modèle agricole qu’il défendait jusque-là. C’est ainsi qu’il se met à chercher des solutions alternatives pour maintenir les rendements, sans porter préjudice à la santé humaine et à celle des sols. 

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Un soir pourtant, alors qu’il s’apprête à rentrer chez lui, il range son matériel, stérilise ses outils et jette dans un seau toutes les souches microbiennes sur lesquelles il vient de travailler. Il s’agit d’organismes inoffensifs, que l’on peut jeter sans danger dans l’évier, mais ce jour-là il préfère déverser le contenu du seau dans un coin de pelouse, à la sortie de son laboratoire. Une semaine plus tard, le Dr. Higa observe une croissance impressionnante du gazon sur une petite surface. Il pense d’abord que c’est le résultat d’une expérience de ses étudiants, mais il comprend ensuite qu’il est lui-même à l’origine de cette curiosité. Le professeur commence alors à travailler sur des combinaisons de microorganismes au lieu d’utiliser des souches pures comme il le faisait jusqu’alors. Il récupère des bactéries bénéfiques de diverses origines : racines d’arbres, miso (produit traditionnel japonais à base de soja et céréales fermentées), compost, sauce soja… et les mélange. Rapidement il se rend compte que l’organe le plus important pour juger de la qualité de ses résultats est son nez. 

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