L’association Artémis de Saint-Dié-des-Vosges et Janvier 2022 œuvre dans l’économie circulaire : celle pour qui le déchet n’est pas un fardeau, à l’image de l’arbre qui s’en déleste à l’automne pour s’en renourrir après digestion par autrui. Artémis entend donc rendre ce même service écosystémique, ici, en Déodatie, en valorisant les biodéchets, invendus, coproduits industriels & agricoles.
Natura enim non nisi parendo vincitur : « Pour faire servir la nature aux besoins de l’homme, il faut obéir à ses lois. » F. Bacon
En amont de cette structure pyramidale cerclée d’économie bleue, Artémis pratique un design circulaire fait d’une materia prima lavée de toute « notion » de déchet, voire d’échec. Dés lors, l’alchimie opère : elle sépare, assemble les opposés, les éloignés, inverse les polarités, et fait du plombé, présent en masse aujourd’hui, un or salvateur galvanisé par la panacée de ce nouvel écosystème clarifiant sans filtrer : en recirculant.
« Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau. » A. de Clazomènes
Cette gracieuse materia prima, une fois collectée sera réorientée vers des ateliers de transformation en nourritures terrestre (compost) & animale (farine d’insectes) au profit d’une alimentation humaine locale et qualitative. En face du productif, un projet pédagogique sur l’économie circulaire sensibilisera sur le potentiel du geste recirculant : une bascule qui relève ici tout en réduisant là : une saine et riche frugalité. Et plus loin en développement par pollinisation sur d’autres territoires d’une figure déodatienne.
« Tout ce qui élève unit » Charles Péguy
Artémis est présidée par Guillaume Crouzier en tant que guide-composteur diplômé en aquaculture et ex-designer d’un artisanat nancéien (Ugarit) déjà circulaire qui produisit de 2005 à 2017 des luminaires haut-de-gamme à partir de rebuts. De l’artisanat du déchet au paysannat du biodéchet, l’économie circulaire lui était évidente, l’actualité le confirme : bis repetita.
« Ainsi l’idée vivante de l’homme, esprit libre, maître de ses pouvoirs, trouvera l’image de sa forme dans une civilisation qui mettra en avant le meilleur artisanat, le goût artistique de vivre joyeusement dans un équilibre durable. » Louis Henry Sullivan
Artémis, une structure de l’ESS qui compte surfer sur un océan bleu, une mer fertile peu exploitée, innovante et aux valeurs uniques : celles de la bioéconomie grandissante, qui propose de remplacer les matériaux et énergie pétrosourcés par leurs équivalents issus de la biomasse renouvelable, comme les biodéchets ; et celles d’une esthétique artémisiaque, alchimique & holistique qui la distinguera des autres exploitations.
« Et même à partir de choses difformes, elle saura fabriquer cette Beauté qui est à la fois son unique objet et son incontournable critère. »
E.A. Poe